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Le terrain de chasse, on l’aura compris, est une métaphore du théâtre social. En tant que tel, il n’échappe pas aux tendances lourdes visibles à travers l’univers satirique de la Fin de siècle. Ainsi, l’humour fondé sur la dégradation raciale et la xénophobie décline à son tour les stéréotypes infâmants assignant l’"autre" à une humanité frelatée, censée être inférieure à une élite qui la suspecte de vouloir l’infiltrer. Ici, la figure du noir est doublement assignée au mépris : par le trait, il s’apparente au «rastaquouère» et par le verbe, il est un "prince" d’opérette censé représenter un certain Salomon Lévy dans les arcanes de la Haute société que sont les chasses à courre…A ce seul "titre", il est «décoratif» avec un point d’exclamation qui sous-tend qu’il dépare.
Le "nègre" valet "dujuif" imposé à l’aristocratie, tel est la synthèse visuelle de ce qui sera bientôt le bréviaire des thuriféraires de L’Action française.
Les yeux exorbités, les lèvres épaisses, les genoux «en dedans» faisant bouchonner le pantalon mais surtout l’exacerbation de la face écrasée par la perspective qui s’oppose au profil supposé "grec" de l’aristocrate en situation de pose forcent encore un peu plus le trait.
"- Albettine qui m’écrit coumçaqu’elle m’attend à Paris…Ah Boum Diéde Boum Dié !
-Eh bien! Prince… Pourquoi ne partez-vous pas ?
-Ji peux pas, jipeux pas…Li messiéSalomon Lévy il m’a loué pour la saison des chasses à courrrrr !"
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